2 mars 2010

Pierre Molinier à toutes jambes

Plus que quatre jours pour voir l'exposition Pierre Molinier qui se tient à la galerie Kamel Mennour. Ça devient une habitude. Déjà pour Chomo j'étais juste. Là c'est presque trop tard. Jamais l'expression "prendre ses jambes à son cou" n'a eu plus de sens.

Alors claquez votre porte, dégringolez l'escalier en faisant du bruit. Prenez le premier moyen de locomotion venu, le métro, un taxi ou n'importe quel train à grande vitesse, direction Paris dans le 6e arrondissement. Remontez la rue Saint André des Arts en courant comme si vous veniez de voler un bouquin chez Taschen et que les vigiles étaient à vos trousses. Vous verrez, c'est bon pour le coeur et les poumons. Certains passants seront sans doute tentés de vous ceinturer pour vous livrer à la police. Ils ont tellement envie de faire une bonne action. Mais ils ne feront rien. Pas assez de muscle et ça se voit que vous avez rendez-vous avec le diable. Au numéro 47, un brusque mouvement de torse et vous disparaissez de la voie publique, à droite, sous le porche. Reprenez votre souffle. Là-bas, au fond de la cour pavée, se trouve le saint des saints. Maintenant il faut faire bonne figure. Donnez vous un air de vieux gynécologue et d'un geste tranquille poussez la porte vitrée de la galerie.

Molinier ? C'est par là vous indique un moustachu entouré de jeunes femmes affairées à renseigner des collectionneurs fortunés. Derrière un lourd rideau de velours, une vidéo raconte quelque chose à trois formes sombres posées sur des poufs. Peut-être se carressent-elles. On ne voit pas bien. Votre ombre chinoise traverse l'écran. Personne ne proteste. A l'autre bout de la pièce, la clarté d'une porte puis celle d'une grande salle blanche. C'est là, vous y êtes.

Quelques visiteurs, visiblement ravis, se délectent de petits rectangles gris élégamment encadrés. Dans une vitrine, de vieux appareils photos, des masques de femmes et quelques godemichés que le maître utilisa jadis pour fabriquer ses images.

Étourdi par tant de féminité, vous songez à quitter les lieux. Pas avant d'avoir visité la cave vous arrête le moustachu. En bas c'est le lupanar ! Et si vous avez peur, appelez au secours. Aucun danger, un lupanar est bien le dernier endroit où vous auriez peur. D'ailleurs il n'y pas de quoi. Dans une petite pièce voutée, vous découvrez un cabinet de curiosités joli comme une maison de poupées où croupiraient des fantômes. C'est la reconstitution de l'atelier de Molinier.

Ce sont des photomontages inédits de Pierre Molinier et vous n'avez plus que 4 jours pour les voir.




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Pierre Molinier
Collages et photomontages
Galerie Kamel Mennour
47 rue Saint André des Arts - Paris 6e
Jusqu'au 6 mars

http://www.kamelmennour.fr/

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