11 mai 2010

Qui a tué le sergent Poivre ? - The Brian Jonestown Massacre

Who killed Sgt. Pepper ? Certainement pas Anton Newcombe. Le cadavre était déjà froid bien avant qu'il ne s'en occupe. Est-ce sa faute si les rockers veulent maintenant la retraite à 60 ans ?

J'aime beaucoup le dernier album du Brian Jonestown Massacre. Depuis quelques semaines c'est même un peu mon disque de chevet. Bien sûr, je lis ici ou là qu'il n'est pas bien. Que ce beat techno, ces guitares coldwave et ces voix trafiquées, ça n'est plus du BJM. Il y aurait tromperie sur la marchandise.

Et vous avez bien raison mes amis, Anton Newcombe vous trompe. Il a tout désossé, juste gardé le nom du groupe et balancé tout le reste : les tambourins, l'Amérique et le LSD. Il ne chante même pas sur tous les morceaux et, quand il chante, on peine à reconnaître sa voix. Il y a cette cavalcade lubrique taillée pour les dancefloors, braillée par une islandaise en chaleur. Et aussi, à la fin de l'album, ces bouts de voix de John Lennon posés sur une longue plage ambiant. Egalement au menu, une fantaisie en russe (Detka ! Detka ! Detka !), le recyclage au mélodica d'un hymne hooligan (Let's go fucking mental) et une tuerie toute en biceps (Feel it). Tout ça n'est pas cool. Ça sonne franchement européen (krautrock, indus, electro) et vraiment pas San Francisco.

Pour vous rendre compte, allez sur le site du groupe. Chaque morceau a été clippé. C'est assez bricolo, sans aucun souci du copyright. Une des vidéos est par exemple uniquement composée d'extraits du Alice au pays des merveilles de Disney ! La meilleure me semble être celle-ci (c'est le morceau qui ouvre l'album) :




Le 27 avril, je suis bien entendu allé voir les Brian Jonestown au Bataclan. Tout ce que Paris compte de jeunes rockers était de sortie. Sur scène se jouait un western spaghetti. Huit musiciens immobiles. Pas un sourcil qui bouge. Côté jardin, à l'abri derrière sa frange, Anton Newcombe surveillait ses acolytes et on se demandait bien lequel il allait flinguer en premier. Au centre, le clownesque Joel Gion secouait tambourins et maracas avec patience. Entre les deux, un revenant... le renégat Matt Hollywood, au manche de la quatrième (4e !) guitare. Le public (en or) était aux anges. Il avait à nouveau sous les yeux l'essentiel du line up devenu légendaire avec le film Dig ! Moi aussi j'étais content, sauf qu'ils se sont contentés de jouer leur Best of, c'est à dire la BO de Dig ! Pas un seul morceau du dernier album ! De retour au bercail ?

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Who killed Sgt. Pepper ?
The Brian Jonestown Massacre
a recording ltd. 2010

http://www.brianjonestownmassacre.com/
http://www.myspace.com/brianjonestownmassacre